Bonjour Viêt Nam !

Voilà 2 mois que nous marchons sur le continent asiatique, après le Cambodge puis le Laos nous partons direction le Vietnam. 

Du moins nous y retournons et oui il ne faut pas oublier que c'est là-bas que nous avons atterri, c'est là-bas que le choc culturel et émotionnel s'est produit. 

Le stress se fait légèrement ressentir, nous nous apprêtons à y passer 2 mois, c'est beaucoup quand même 60 jours dans un pays inconnu en ayant ce mauvais goût à la bouche. 

Le passage à la frontière est largement plus doux que le précédant. A peine les pieds sur le sol vietnamien que Marion ressent que nos 2 prochains mois vont être rythmés par de jolies émotions. Nous avons besoin d être surprises dans ce voyage et nous allons être servies dès notre arrivée dans ce grand pays.

Il ne suffit pas d'  aller très loin pour retrouver l'  énergie du peuple vietnamien. 

Nous voilà dans le pays le plus développé de nos pays d'Asie du Sud Est, ce qui veut dire que nous retrouvons, pour le plaisir de nos petites fesses et de nos dos, des vraies routes avec de grands axes et bien sûr beaucoup de circulation!

Ici, comme dans les pays précédants c'est les scooters qui pullulent, même si il faut le dire grâce au développement économique les voitures sont plus nombreuses que chez les copains cambodgiens et Laotiens..et ça c'est une bonne nouvelle pour nous qui souhaitons recommencer l'  autostop!

Nous devenons "les 4 fantastiques"

C'est pour notre plus grand plaisir, qu'à la frontière vietnamienne nous avons recroisé le chemin de Vanessa et Ruben, un couple de portugais rencontré quelques jours plus tôt au Laos. Nous ne le savions pas encore mais nous allons partager deux semaines incroyables avec eux.


C'est donc à 4 que nous sommes partis à la découverte du Nord vietnamien. C'était pour nous rassurant de reprendre l'aventure en auto-stop avec eux. Il faut le dire, notre non aventure en auto stop au Laos nous avait laissé des traces. Alors on ne vous explique pas l'  émotion qui nous a prise lorsque le premier mini van s'est arrêté pour nous prendre, qui plus est tous les quatres, nos coeurs battant la chamade. 



Nous ne pouvions pas commencer d'  une meilleure façon notre aventure vietnamienne. Nous avons passé deux semaines magnifiques tous les 4. Pour nous cela restera une de nos plus belle rencontre. Nous avons eu beaucoup de chance de croiser nos routes et d'en faire une seule durant ces quelques jours. Une route faite de paysages grandioses, de patience et de forces partagées sur les routes désertes, de soirées mémorables auprès de la population, d'  espoir commun sur l'  avenir de ce monde. On se l'  est souvent dit, nous avons fait des choses ensemble que nous n' aurions pas osé seul, c'est incroyable l'  énergie positive que nous avons partagé tous les 4. Au départ vous étiez des étrangers à nos yeux, aujourd'hui à vous seul,  vous êtes une partie énorme de notre histoire, on ne réalise pas ce que c'est de partager une aventure comme celle ci à plusieurs, et la force que nous pouvons avoir quand nos énergies fusionnent. On ne vous oubliera pas, ça soyez en sûr.

La route continue, à 2

Après plus de deux semaines en compagnie de nos copains, cela nous a fait bizarre de nous retrouver de nouveau toutes les deux. On s'  habitue vite à de la si douce compagnie. Petit pincement au coeur et tout le tralala ont accompagné cet au revoir, et aussi les premières minutes à deux, les nouvelles tentatives d'auto stop et les nouvelles demandes pour poser la tente. Puis l'  habitude a repris la route, et elle a continué à être si belle cette route, si nombreuses les belles rencontres, si beaux les paysages.

C'est pendant 60 jours que nous avons découvert ce grand pays qui nous a soulevé le coeur. Nous avons eu la chance de partager la vie de plusieurs familles et de pouvoir découvrir à leur côté la vie vietnamienne et leur culture.


On se souvient de notre arrivée au Vietnam 2mois plus tôt apres 12heures de vol, de ce choc visuelle mais aussi auditif que nous avons eu. Ca grouillait tellement, de partout. 

La vie dans les villes est incroyable. C'est tellement différent de ce que nous connaissons. C'est difficile de résumer, difficile de faire un tableau clair et représentatif. 

Il faut imaginer que tout est en mouvement, qu'il y en a partout aussi, que le bruit est omniprésent.

La route est envahit par un flot continue de scooters et de voitures, les trottoirs si il y en a servent de parking à scooter, de terrasse de restaurant avec de toutes petites tables et des tabourets en plastique, de salon de coiffures en plein air,  d' étales pour les magasins avec leur musique à fond, les immenses marchés alimentaires à même le sol, les odeurs de viandes, de poissons, de fruits et de légumes mélangées à celle des ordures qui se trouvent pas très loin ou des rivières polluées qui coulent à proximité. C'est tellement intense.


Et puis il y a le calme des campagnes qui vivent au rythme des rizières. Les mouvements sont plus calmes, le fond sonore est moindre et on peut observer tranquillement le travail dans les rizières, les animaux de toute sorte traversés les routes, les buffles qui aident à labourer la terre, et tous ces dos courbés pour semé le riz. 

C'est bien sûr ce que nous avons préféré, nous avons passé la plus grande partie de notre aventure dans les campagnes. C'est là-bas aussi que nous avons eu la chance de pouvoir vivre avec les habitants. Plus d'une fois nous avons pu poser notre tente près des habitations, partager un repas, la nouvelle année, une cérémonie pré mariage, tous ces moments toujours inoubliables.. 

Merci Viêt Nam !

Les mots de Marion 

"Quel sentiment étrange qui m'  habite quand je pense à ces 4 mois qui ont déjà filé et que j'ai déjà vécu. Ah bon? C'est sûr ? Attendez on ne peut pas appuyer sur replay? On ne peut pas recommencer? C'est pas que je changerai quelque chose, non du tout, je vivrai exactement la même chose, sans en changer une miette, c'est juste que.. juste que quoi d'  ailleurs? C'était tellement grand, tellement intense. C'est juste que je réalise pas. C'est déjà passé oui, que je l'ai vécu non. C'est dingue n'  Est ce pas? Allez je vais utiliser mes mots pour le replay et peut être pour me dire que si si c'est bien vrai, nous l'  avons fait.

Oh Viêt Nam, tu me fou la boule à la gorge quand j'  écris ton nom, j'ai même le coeur qui bat 2 fois plus fort et les yeux qui pétillent. Tu sais quoi? T'  es gravé en moi. Grand pays tu as percuté mon coeur et mon esprit en plein dans le mil. Je me souviens de ce sentiment qui est venu m'  habiter à la minute où j'ai franchi ta frontière. Je me souviens parfaitement de cette bouffée d'  air pur qui m'a parcouru. Comme une évidence, ce sont tous mes sens qui se sont animés. J'  étais prête, et chaque particules de mon esprit étaient ouvertes pour t'  accueillir. Et tu m'as cueilli. Oh si délicatement, si intensément, mon coeur tu as conquis. Grâce à toi, j'ai réalisé ce que nous étions en train de vivre. Une aventure de dingue. Une histoire de fou. Notre histoire à nous et à vous aussi.

A vous Ruben et Vanessa qui avaient si joliment partagé notre route, cette force que nous nous sommes tous les 4 donnés pour partir à la découverte du grand Nord perdu vietnamien, à ce courage que nous avons partagé au milieu de ces routes montagneuses, pancarte tendue et mains s'  agitant. Oh comme mon sourire est grand quand je pense à vous, quand je pense à ce que nous avons été, à ce que nous avons partagé, quand je pense à cette phrase devenue une philosophie "everything is possible". Nous avons été si beaux et si grands et je vous remercie d'  avoir été ainsi, notre rencontre inattendue.

Notre histoire à nous et à vous aussi, vous qui avez ouvert la porte de chez vous, la porte de votre coeur pour nous accueillir. Vous qui parfois surpris, parfois intrigués, parfois suspicieux n ' avez pas hésité à tout donner. Oh combien je me souviendrai de la générosité dont vous avez fait preuve. Ça serait mentir que de dire que je me souviendrai, sans ces photos, de tous vos visages, mais vous savez ce qui est le plus important? C'est la valeur de l'  amour que vous n'  avez fait que gonfler en moi. Cette valeur que je me dois de suivre à toute heure. Et vous êtes vous à l'  intérieur, gravés dans mon coeur, qui est prêt, grâce à vous, à donner en illimité comme vous l'  avez fait avec nous. C'est si grand l'énergie que vous m'  avez donné. Merci!

Notre histoire à nous et à vous aussi, à ces 120 conducteurs qui se sont arrêtés pour nous aider à avancer sur les routes du Viêt Nam, et qui ont parfois donné bien plus, bien plus que des kilomètres au compteur, ils nous ont une nouvelle fois gonflé le coeur. 

Ah que c'était bon, que c'était fort comme émotion, parfois après de longues heures d'  attente, parfois perdues au milieu de nul part. Je crois que je suis légèrement émue quand je pense à ça. C'était tellement inimaginable pour moi, et pourtant nous l'  avons fait. Merci, encore, de nous avoir fait confiance et de nous avoir permis d'  écrire cette histoire. Vous l'  avez rendu si belle, vous l'  avez rendu unique. Il y a mon coeur qui s'emballe. Je ferme les yeux et je me repasse ces instants avec vous tous. Ah, c'est bon quand le bonheur m'  habite.

Notre histoire à nous, à vous aussi, à toute ces villes qui nous ont bousculé par leur énergie folle, leur rythme effréné, à tous ces paysages qui nous ont fait rêver, qui ont émerveillé mes yeux et qui m'  ont fait touché la plénitude. Ah je peux vous le dire, j'  en ai pris de l'  altitude.

Notre histoire à nous et à toi Viêt Nam ! Merci!"

Bonus : Les anecdotes vietnamiennes

Extrait du journal de Marion


Une drôle de nuit : 


"Après avoir posé notre tente entre deux maisons nous partons nous balader dans le parc national. Une petite heure plus tard et De retour à notre tente, un jeune homme nous explique que nous ne pouvons pas rester ici. À côté un monsieur n'  a pas l' air content, le jeune homme nous explique que c'est un policier et que nous devons partir. 

On lui demande ce que nous pouvons faire, après plusieurs coups de téléphone, il nous explique que la seule solution est l'  hôtel. On refuse et on réactive notre recherche.


On demande à une guesthouse avec une grande cour si on peut y poser notre tente, après une discussion il nous demande 10$, on rigole jaune, ce n'  est même pas le prix que nous payons pour une chambre en temps normal. 


100m plus loin, deux petites maisons avec une grande cour protégée par de la taule. On montre notre message au propriétaire qui ne met pas plus de 5min à nous dire oui.

Nous sommes soulagées, mais nous avons peur que le policier nous voit et refuse à nouveau que nous soyons là. Après un petit coup de balai sur le sol, nous installons la tente, encore une fois avec de la ficelle et des pierres pour la faire tenir.

Il nous propose ensuite de manger avec sa petite famille, dans ces moments là on propose toujours notre aide, qui est toujours refusée.

Ici, comme partout au Vietnam, une paillasse est étendue sur le sol en guise de table et de chaise, plusieurs plats sont disposés, l'  immanquable : le riz, l'  incontournable : différentes viandes, et souvent aussi des pommes de terres, des oeufs..

On se régale avec les pommes de terres, cela nous change du riz et des pâtes.

Au milieu du repas un autre couple vient nous rejoindre, on discute un petit peu, on nous demande si nous avons notre visa.. bien sûr..


De retour dans notre tente, on se regarde un petit épisode de série sur youtube, entre temps on vient nous demander nos passeport. Diana ouvre la tente et s'  aperçoit maintenant que l'homme avec qui nous avons mangé, est en uniforme de police. 

On ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe, quelques minutes plus tard il vient nous rendre nos passeports. 


Je m'  endors plus ou moins, il fait vraiment froid cette nuit. Je n' ai pas la notion du temps mais à 23h on nous réveille une seconde fois et on nous demande de sortir de la tente. Je rigole nerveusement, Diana me dit qu'il y a un tas de personnes dehors dont des policiers, c'est nerveux mais je rigole encore.

Une fois sorties de la tente en effet on se retrouve avec la famille qui nous a accueilli, 4 policiers et un homme parlant anglais. Voilà que les questions fusent, on nous demande qui nous a donné l'  autorisation de poser la tente, Diana prend la parole, hésite un peu et montre du doigt celui à qui nous avions demandé.

On nous explique que nous n'  avons pas l'autorisation de rester là, que le gouvernement n'  autorise pas ce genre de chose. Nous sommes surprises, nous avons déjà posé la tente plus d'  une dizaine de fois sans problème. 

Nous expliquons que nous n'  avons pas d'argent pour payer l'  hôtel. Je suis inquiéte pour la famille qui nous a accueilli, j'ai peur qu'il ait des représailles. J'essaye d'  expliquer que nous ne souhaitons de problème pour personne, que nous souhaitons simplement passer la nuit et partir demain matin. Le jeune parlant anglais est calme et compréhensible, il nous explique simplement les choses, la prochaine fois nous devons d'abord nous adresser à la police. Ensuite il nous annonce qu'ils vont nous emmener dans un endroit en sécurité où nous pourrions passer la nuit.


Nous voilà donc de nouveau à remballer la tente, on ne sait pas trop quoi penser de tout ça mais nous ne sommes pas inquiètes, à aucun moment nous avons senti de la malveillance. 

Voilà que Diana monte sur la moto du jeune homme parlant anglais et moi sur celle de l'  homme nous ayant accueilli. A peine montée qu'il s'  excuse, ce qu'il fera un bon nombre de fois, à chaque fois j'  insiste en disant que tout va bien. 

C'est notre deuxième expérience à moto, et de nouveau je réalise ce que nous sommes en train de vivre. Et c'est avec le sourire aux lèvres que je vois la moto avec Diana partir au loin dans la nuit.

Nous arrivons au poste de police, de nouveau l'  ambiance est calme, on nous demande simplement nos passeports, quelques photos plus tard et un verre d'  eau nous embarquons de nouveau sur les motos. De nouveau mon sourire collé à mes lèvres, j'  aime cette liberté qui m'  attrape dans ces moments là. 

Nous voilà à traverser la campagne vietnamienne en pleine nuit avec des policiers, à aller dans un endroit inconnu où nous allons enfin pouvoir poser notre tente et dormir.

Quelques minutes plus tard, nous y arrivons, juste à l'  entrée du parc national, pour la troisième fois de la journée nous montons notre tente avec nos lampes sur le front et nous pouvons enfin la planter correctement, avec les piquets! Il est minuit passé quand nous pouvons enfin fermer les yeux, et dormir.. enfin essayer .. "


Une drôle de journée


" Le réveil sonne extrêmement tôt ce matin. Nous sommes au coeur des montagnes vietnamiennes, et clairement nous ne savons pas trop comment nous allons sortir de là. Nous avons étudié la chose la veille et on nous a informé qu'un bus passait vers 5h45 du matin. C'est donc avec évidence que nous allons essayer l'  autostop. Nous sommes d'  attaque, et c'est à 5h30 lampe torche en main que nous marchons sur le bord de la route en attendant le bus, le soleil n' est pas encore levé et je ne suis pas très sereine avec les chiens qui rôdent autour.

Le temps nous paraît long, nous avons peur que le bus ne passe pas et surtout n'  accepte pas notre demande. On voit déjà pas mal de motos, hyper chargées, prendre sans doute la route vers le marché.

6h, deux phares avancent, nous croisons les doigts, le bus s'arrête, nous montrons au chauffeur notre message expliquant que nous n' avons pas d'  argent pour les transports. Il accepte mais nous sentons que ce n'  est pas clair dans son esprit. On baragouine les mots que nous avons appris en vietnamien dont "gratuit". Il accepte de nouveau, nous montons dans le bus sans trop y croire. 

J'  ai du mal à me détendre, je sens que ce n'  est pas chose faite. On mange deux trois tranches de pains avec de la confiture, entre temps un jeune homme entre dans le bus. Le conducteur et lui entament une discussion à notre sujet, on entend les mots suivant "français" "gratuit" "pas d'argent". On se dit alors que le conducteur a bien compris notre demande. Le jeune homme finit par venir nous voir et à travers Google traduction nous demande de l'  argent. Nous ne savons pas vraiment comment réagir, surtout que la discussion ne peut se faire que via des traductions pas très claires. Nous lui montrons le même message qu' au conducteur, il insiste, nous lui expliquons alors que nous pouvons descendre ici puisque nous ne pouvons pas lui donner de l'  argent. Il s'en va et retourne voir le conducteur, la discussion qui s'  en suit nous échappe, nous ne comprenons aucun mot, sauf un et ce n'  est pas de bonne augure. Le mot est "atm" pour faire plus clair, distributeur d'  argent. Cela ne manque pas, nous arrivons dans une petite ville, le jeune homme vient nous voir et nous demande d'  aller retirer de l'  argent. Une nouvelle fois nous essayons d'  expliquer notre démarche et lui faisons signe que nous pouvons nous arrêter là. Le conducteur qui l'  avait rejoint, fait non de la tête et part reprendre le volant. Je ne suis toujours pas sereine mais le bus démarre à nouveau, j'  ai envie de descendre et tenter de prendre une voiture. Pour Diana cela va le faire, nous restons donc là. 


Une bonne trentaine de minutes plus tard, au milieu de nul part, sur une route inexistante et entourée de champs, le bus s'  arrête et le jeune homme nous fait signe de sortir. La blague n'  est pas très drôle surtout que ce n'  en est pas une. Nous prenons nos affaires avec un rire nerveux et sortons du bus. 

À peine le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer j'  aperçois deux motos roulées dans notre direction, je fais de grands gestes pour qu'elles s'  arrêtent et aussi incroyable que cela puisse être, les deux hommes acceptent de nous prendre. Diana monte sur la première moto et moi la deuxième, je la vois partir avec son gros sacs sur le dos, je crois rêver, c'est le coeur battant et le sourire immense que je réalise ce que nous sommes en train de vivre. La sensation qui me parcoure est indescriptible, cette immense liberté qui m'  habite me rend si heureuse et c'est ici pour la première fois que je réalise ce que nous vivons depuis 6mois, une aventure incroyable. 

Très vite je ne vois plus Diana et c'est en voyant le panneau indiquant le prochaine village à 25km que je me dis que nous avons bien de la chance d'  être sur ces motos. Nous n'  avons pas de casque et c'est la seule chose qui m'  effraie à ce moment là, le vent qui me glace le visage me permet de croire que je ne suis pas en train de rêver.

Le village finit par se dessiner, j'  aperçois de nouveau Diana arrêtée près de la moto, nous la rejoignons, elle me raconte toute excitée qu'ils ont doublé notre fameux bus et que le chauffeur tirait une drôle de tête en réalisant qu'on le dépassait! Elle m' explique ensuite que les motos vont dans la ville que nous souhaitons rejoindre. Je préfère qu'on s'  arrête là, il reste encore 70km, mon corps est gelé et l'  absence de casque me stoppe. Nous remercions grandement nos sauveurs de la matinée et partons à la recherche d'  un nouveau véhicule. La journée est loin d'  être finie. 


À peine le carton affichant la prochaine ville que deux femmes viennent nous voir pour nous donner de l'  argent, on ne comprend pas bien pourquoi, et on refuse en les remerciant. Quelques minutes plus tard, on croit encore rêver quand un monsieur arrête un bus, et nous fait signe de monter, on refuse par les gestes, il insiste, on comprend qu'il vient de nous payer les tickets.. On est sur les fesses, on a du mal à comprendre ce qu'il vient de se passer. On monte dans le bus, on nous donne nos tickets on remercie le monsieur. Je profite du trajet pour essayer de me réchauffer, le trajet en moto de si bon matin m'  a congelé. On réfléchit aussi sur la suite à donner à notre journée, nous voulons rejoindre la capitale Hanoi.

Après avoir mangé un bon buffet nous reprenons l'  auto stop, nous espérons trouver une voiture pour éviter d'  autres péripéties. C'était sans compter sur cette journée de folie.

À peine la pancarte tendue, une grosse voiture s'  arrête, deux hommes acceptent de nous prendre. Nous sommes super contentes, il est encore tôt, nous allons peut être pouvoir descendre plus bas que la capitale. Ou pas.

Quelques minutes plus tard, un carrefour arrive et c'est à ce moment là que je m'  aperçois que nous n'  allons pas du tout dans la bonne direction. On vérifie avec notre GPS et en effet nous allons même dans la direction opposée. On questionne nos conducteurs qui nous expliquent à l'  aide d'  un petit schéma qu'ils doivent aller dans une ville qui se trouve à 20km d'  ici pour le boulot et qu'ils iront ensuite à Hanoi. Diana a envie de sortir et de prendre une autre voiture. Une fois n'  est pas coutume c'est moi qui insiste pour rester. Ils nous précisent vouloir être à Hanoi à 15h, cela nous semble compliqué mais pourquoi pas.

Et nous voilà donc parties direction la campagne, les 20 km se transforment en 80 km, on nous invite à manger une soupe de pâte au poulet, on arrive dans une ferme à cochon où les deux hommes, pharmaciens pour animaux, récupèrent une liasse impressionnante de billets. Au bout milieu d'  une route on nous demande si nous avons le permis, je crois de nouveau rêver quand je me retrouve au volant de cette grosse voiture au milieu de la campagne vietnamienne avec des chansons françaises à la radio. Elle est tellement folle cette journée. 

On finit par rejoindre une grande route menant enfin vers la capitale, le soulagement se fait ressentir même si nous n'  en pouvons plus. Nous avons commencé notre journée dans un bus à voir le soleil se lever et nous sommes maintenant dans une voiture à le voir se coucher. Nous finissons par tomber dans les bouchons de la périphérie d'Hanoi, les deux hommes nous proposent de rejoindre avec eux leur famille et de dormir dans leur maison, c'est avec plaisir que nous acceptons. Il est 18h30 quand nous arrivons enfin, nous sommes épuisées par cette journée qui a débuté à 5h du matin. À notre arrivée on nous offre un repas royal avec une quantité de nourritures et des nems pour notre plus grand plaisir. C'est le ventre bien plein et le coeur rempli de souvenirs que nous allons dormir. Demain nous fêtons nos 6mois de voyage et nous en profiterons pour se poser pour la première fois pendant 4jours dans un super endroit.

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