Petit pays, 

Je voulais t'  écrire une lettre afin de te remercier pour ces 40 jours avec toi. Tu sais tu garderas une place particulière dans notre coeur. Oui tu as été et donc resteras toujours ce premier pays dans lequel nos épaules auront pour la première fois souffert de ces 15kilos portés sur nos dos et de ces nombreuses pancartes de direction tendues au bord des routes.

Ah petit pays, je me souviendrai de ces visages intrigués en nous voyant arriver dans tes petits villages perdus, de ces si nombreux kilomètres à pied que nous avons parcourus dans les petites ruelles de tes villes, de la liberté que tu donnes à tes artistes pour décorer ces centaines de murs et rendre tes rues encore plus vivantes, de la gentillesse des personnes qui habitent tes maisons colorées, de tous ces restaurants qui nous ont accueilli bras ouverts en nous offrant leur si bon et varié repas.

Petit pays, permet moi de te dire que ta ville prénommée Lagos restera bien au fond de nos coeurs pour nous en avoir mis pleins les yeux avec tes si belles plages habillées de rochers, et de nous avoir permis de faire cette si jolie rencontre nommée Maria.

Au détour de tes paysages secs et étendues de verdure nous avons aussi eu la chance de découvrir la vie de cette jolie famille vivant dans des yourtes et contenaires aménagés. Je me souviendrai vous avoir regarder regarder, et qu'est ce que j'ai aimé ça, qu'est ce que c'était beau et si pur. On se souviendra de la liberté d'  être et de faire que vous donnez à vos enfants et de leur impressionnante débrouillardise. 

Petit pays, sois en sûr, nous reviendrons.

On attendait beaucoup de cette expérience. On avait envie de découvrir ce mode de vie complètement différent : vivre dans des yourtes, contenaires aménagés, au milieu de la nature et de façon quasi autonome. Ça envoie non ? Oui, mais..

Cette expérience pour nous rime avec surprenant et déception.

Commençons par déception pour finir sur du positif.

Nous avions découvert ce projet de vie sur le site workaway, le principe étant d'  aider pendant 4 à 5h par jour les hôtes en échange du logement et de la nourriture. Voilà, exactement ce qui a fait défaut et ce qui a fini par nous faire partir bien plus tôt que prévu. A peine arrivées, nous comprenons qu'ici la nourriture n'  est pas acquise et que c'est à condition qu'on travaille. Oui, nous sommes à priori d'  accord sauf quand cela devient une pression et que nous sommes sans cesse dans le flou de savoir si on va être nourri ou pas. Voilà une ambiance qui ne nous ravie pas. A tel point que nous osons à peine se poser 5minutes de peur que notre travail ne soit pas assez conséquent pour avoir le repas. Nous passons donc nos journées collées à la famille, à demander sans cesse si on peut aider. Cela nous fatigue, nous nous sentons pas à l'  aise, nous avons besoin de retrouver la liberté de la route. Après 5jours dans la famille, nous décidons de repartir. 

La déception est grande, puisque nous savons que nous n'  avions pas besoin de ce stress pour nous impliquer et que nous étions en demande de partager tous ces moments avec eux. Nous en garderons tout de même de très bons souvenirs. Oui, nous avons été impressionnées par la débrouillardise des 3enfants âgés de 3,9 et 13 ans, jouissant d'  une pleine liberté et apprenant par eux même en voyant leurs parents se réaliser. Quoi de plus déroutant pour nous, quand en étant en train de couper des ronces armées de sécateur, de gants, de grosses chaussures et de nos nombreux  "aïe" nous voyons débarqué Have 3ans pieds nus, tout nu, nous prenant des mains le sécateur et hop le voilà parti pour nous aider dans notre tâche, amusée par ce décalage si grand et à la fois si beau. 

Nous garderons en mémoire aussi, leur énergie à couper des arbres, oui oui nous avons bien dit (9 et 13ans) , pour qu'on puisse leur fabriquer le jeu du moolky et leur intérêt à y jouer une fois fabriquer.

Ce fût court, oui, mais cette expérience nous aura fait voir les choses d'  une tout autre manière, et nous en garderons bien de jolies choses et de belles idées.

Voilà les différents choses que nous avons réalisé durant notre court passage : 

- Remplir deux parterres de compost, pour pouvoir y planter différents herbes et légumes, recouvrir le tout de paille pour grader au maximum l'  humidité.

- replanter des pousses de fraisiers dans un des parterres.

- couper tout un amas de ronces, pour libérer les fils à la linge, et les donner aux chèvres.

- Fabrication du jeu Moolky, aller couper des arbres d'eucalyptus, enlever l'écorce, couper le tronc en quille de 10cm, limer pour que les quilles tiennent debout, graver les numéros puis jouer!

- Aller nourrir les ânes, récupérer au fond d'  un puit de l'  eau pour eux, ramasser les crottins pour réaliser le compost.

- Faire la vaisselle

- Aller visiter les autres communauté auto-suffisante des alentours.

Bon faut le dire, l'  auto stop ça change clairement du vélo. Nous qui avions l'  habitude de faire 50km par jour, cela nous a fait tout drôle quand en une seule journée nous avons rejoins le Portugal depuis la France, et qui plus est sans aucun effort. Enfin c'est ce nous pensions.. parce que parfois c'est bien plus dur que le vélo. Explications !

Le succès de l'  auto stop c'est avant tout une question de positionnement. Tu auras beau être bien habillé ou danser tout nu devant les automobilistes, si t'  es mal placé c'est pas la peine.. vraiment pas la peine. Surtout quand tu te trouves dans des pays où les locaux sont frileux face à des gros sacs à dos, des pancartes tendues au bord des routes et que ta plus grande chance c'est les touristes ou les jeunes. Alors direction les points stratégiques. 

Mais c'est quoi un point stratégique?

C'est un axe principal, à la sortie de la ville, où les voitures roulent pas trop vite et peuvent s'  arrêter facilement.

Bon, clairement c'est assez rare de tout avoir, alors parfois on peut également tenter les stations essences à la sortie des villes ou les aires d'  autoroute.

Pour nous l'  auto stop a été une jolie réussite, peu d'  attente (en moyenne 15min) et toujours de jolies rencontres, parfois on aurait presque envie de parcourir le pays avec eux!

Mais alors pourquoi c'est parfois plus dur que le vélo? Parce qu'il faut marcher jusqu'à ces points bien sûr ! Et avec des sacs d'  environ 15kilos sur le dos, une chaleur étouffante, on puise dans les ressources et on rigole de fatigue, c'est connue ça passe toujours mieux en rigolant. 

L'  auto stop une belle réussite oui! ... sauf en Espagne! A lire sur la page "Espagne"

C'était toujours le moment important de la journée : chercher un endroit où poser notre tente pour la nuit. On se baladait de maison en maison pour demander si il était possible de poser la tente dans le jardin. Au début du Portugal nous avons enchaîné entre la famille de Diana, le Workaway chez les anglais et puis une rencontre par hasard avec Maria jeune serveuse dans un restau qui nous a proposé elle même de nous accueillir.

Après quasiment un mois sans avoir besoin de chercher un hébergement pour la nuit, nous avons découvert un peu tard que sur les côtes Sud portugaises le tourisme prenant beaucoup de place il était très difficile de trouver une maison avec un jardin et acceptant de nous accueillir gracieusement. La découverte de cette difficulté fut un poil perturbante.

En effet nous n'  avions jamais eu cette difficulté, la première fois que cela s'est produit nous avons facilement trouver un endroit où faire du camping sauvage. Nous étions entourées de camping car et pour une première nuit en pleine nature c'était rassurant. 

S'  en suit la fois où à 22h30 nous n'  avions toujours pas d'  hébergement. Notre seul recourt était de dormir sur un banc dans un centre commercial. Faut le dire ça n' envoie pas du rêve, ça promettait pas non plus une nuit de tout repos. Pourtant, on en avait fait des demandes. Elles se terminaient toujours par des "c'est pas possible" même avec la meilleure volonté à chercher un endroit où nous héberger. On a même demander à la police du coin, pas concluant non plus. Nous avions fini par nous poser résigné à un restau qui nous offrait le repas. On se réchauffait l'  esprit avec de très bon burgers. 

Nous imaginant vraiment pas dormir sur ce banc, on se lançait une dernière fois vers une boutique en face du restau. Le gérant de la boutique finit par parler au gérant du restau pour finalement nous ouvrir un appartement transformé en bureau. Quel soulagement.. même si nous n'  avons pas compris pourquoi il nous ne l'avait pas proposé avant sachant que nous avions passé 2h à discuter avec lui et à lui demander si il ne connaissait pas un endroit où nous puissions dormir. Peu nous importait, nous étions bien contentes de pouvoir dormir sur nos deux oreilles, et de se reposer comme il fallait avant de nouveau une journée à chercher un endroit où dormir.

Cette fameuse journée nous a montré à quel point le bouche à oreille pouvait fonctionner. Quand une vendeuse nous parle d'  une communauté vivant dans les alentours, puis nous envoie parler à une autre commerçante qui les connaît, qui nous envoie à son tour à un gérant d'  un bar qui finalement appelle des amis à lui qui acceptent de nous héberger! Jolie boucle de sympathie et de générosité! On se retrouve chez un jeune couple remplie de folie qui rentre chez eux à 4h du mat complètement alcoolisé, on finit par rencontrer la jeune fille déguisé en pyjama licorne à 5h du mat qui nous propose des pâtes et un bouillon de poulet pour le petit déjeuné. On aura bien rigolé et voilà que se dessine dans notre tête un joli souvenir inattendu et bien marrant.

Après ces deux mésaventures, qui font quand même de bons souvenirs, nous décidons de préparer davantage nos arrivées dans les grandes villes touristiques. Nous faisons donc appelle au site "couchsuring " et "warmshower" qui permettent de trouver des locaux qui acceptent d'  accueillir des voyageurs le temps de quelques nuits.

Merci encore petit pays! Pour lire la suite des aventures en Espagne c'est par ici! "Clique moi dessus "